Nous publions une interview de Geneviève Azam *, publiée dans Rouge et Vert n° 326 (journal des Alternatifs en date du 16 juin 2011) et une note de lecture de Bruno Della Sudda et Romain Testoris * à propos de son livre « LE TEMPS DU MONDE FINI – VERS L'APRES-CAPITALISME », (Editions « Les liens qui libèrent », 2010).
RV : QUEL LIEN ETABLIS-TU ENTRE LA MONDIALISATION CAPITALISTE ET CE QUE TU APPELLES « LE MONDE FINI » ?
GA : La mondialisation des échanges n’est pas un phénomène nouveau, des formes d’échange lointain existaient dans les sociétés antérieures au capitalisme. Mais dans le capitalisme, elle a pris une forme nouvelle : elle accompagne l’expansion du capital en assurant l'approvisionnement et le contrôle des matières premières ainsi que les débouchés pour la production. Ce mouvement d’expansion a été initié par la conquête du «Nouveau Monde» dès le XVIème siècle, il s’est accéléré au XIXème siècle avec l’impérialisme, et s’est poursuivi par la croyance en la possibilité d’une croissance infinie, d’une accumulation infinie, dans le cadre du marché global. On peut lire toutefois dans les analyses de Rosa Luxemburg, qui avait compris que l’impérialisme n’était pas une simple dégénérescence du capitalisme ou son stade suprême mais la forme prise par ce système, les limites de cette expansion.