M. Colloghan

dimanche 18 avril 2010

Amazonie équatorienne: le pétrole menace la Réserve de Biosphère Sumaco

Réserve de Biosphère Sumaco

Le gouvernement équatorien fut un pionnier dans le développement des alternatives aux exploitations de pétrole avec son projet « Laissons le Pétrole Sous Terre » dans le Parc National Yasuni en Amazonie équatorienne. Ce projet fut établi pour protéger le Parc National des exploitations de pétrole et pour obtenir des compensations de la communauté internationale pour conserver la biodiversité et les groupes indigènes qui habitent cette zone.
Mais des zones d’une biodiversité de valeur comparable ont été cédées à des multinationales du pétrole pas loin Yasuni. Dans sa recherche de revenus, le gouvernement national a cédé Block 20, aussi connu sous le nom de Pungarayacu, pour de l’extraction de pétrole lourd. Le champ d’huile de Pungarayacu est de 146 000 hectares, incluant des zones peuplées et protégées comme la Réserve de Biosphère Sumaco.
La Réserve de Biosphère Sumaco s’étend sur les comptés de Arosemena Tola vers le sud, en passant par les villes Archidona et Tena à l’est près du début de la rivière Napo jusqu’à la ville de Coca (dans la province Orellana), et contient des sources d’eau comme les rivières Napo et Coca. Désignée comme Réserve de Biosphère par l’UNESCO en 1997, le Parc National est constitué de 930 000 hectares de forêt primaire tropicale et de forêt andine, ainsi que d’une immense quantité de biodiversité. Il y a d’autres forêts protégées dans la province comme les réserves Antisana et Llaganates. Chaque année, la zone attire des milliers de touristes qui veulent profiter de la biodiversité luxuriante. Nous craignons que le projet de pétrole endommage sérieusement l’industrie d’écotourisme locale, une importante source d’emplois.
La constitution du pays a des lois strictes concernant le processus de participation des citoyens dans les projets d’extraction; l‘Equateur est aussi le premier pays au monde qui donne des droits à l’environnement équivalents aux droits humains. Cependant, Ivanhoe Energy ne se conforme pas à ces lois. Pour avancer dans ses opérations, l‘entreprise a recours à des procédés malhonnêtes et divise les communautés indigènes et les leaders de ces communautés.
Ce manque de coopération s’est manifesté dans une non-consultation préalable des communautés au sujet du projet. Le gouvernement a lancé des négociations avec Ivanhoe sans consulter les communautés indigènes et ceux qui seront affectés par le projet, ignorant ce faisant leurs droits constitutionnels. En mai 2009, la communauté Kichwa de Rukullacta a dénoncé le non-respect de la loi. Le gouvernement continue à ignorer différentes plaintes et demandes légales exprimées par différents groupes sociaux contre le projet.
L’Estimation de l’Impact Environnemental (Environmental Impact Assessment, EIA), achevé en à peine six mois, est superficiel et inadéquat en termes de couverture des risques du projet. Par exemple, les sources d’eau, qui sont immensément importantes dans les forêts tropicales, sont fortement menacées par le projet. Le EIA a mesuré la sensibilité des zones avec des sources d’eau, et conclu que le risque de contamination est nul, ou modéré, sans donner une quelconque justification pour cette conclusion. Après la publication de l’étude, seulement trois semaines ont été laissées au public pour la commenter, une période qui coïncidait avec les élections nationales, qui ont logiquement absorbé l’attention des citoyens.
La compagnie de pétrole n’a pas de capital suffisant pour exécuter le projet, sans mentionner le fonds pour implémenter les précautions nécessaires à la minimalisation des contaminations, ou pour des correctifs environnementaux. En outre, le EIA ne prend pas en considération les zones alentour, les routes qui devront être construites, ou la destruction de la forêt primaire.
De plus, Ivanhoe Energy applique l’habituelle stratégie de négociation avec certains leaders et membres de communautés, les compromettant avec des promesses d’emploi, au lieu de laisser le gouvernement discuter des compensations avec les communautés, comme l’exige la loi. Avec cette approche, ils s’introduisent dans des communautés sans gagner leur consentement.
Écrivez au gouvernement équatorien et demandez-lui de garantir la transparence totale de toutes les opérations qui ont lieu dans la région.
Plus d’informations sur Ivanhoe Energy (en espagnol):
¿Quién está detrás de Ivanhoe Energy?

http://www.sauvonslaforet.org/protestaktion.php?id=562

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