M. Colloghan

jeudi 2 février 2012

Déclaration finale de l’Assemblée des mouvements sociaux du forum social thématique de Porto Alegre

Présents à Porto Alegre du 24 au 29 janvier 2012, nous publions cette déclaration en français et en castillan.

Nous, peuples de tous les continents, réunis dans le cadre de l’Assemblée des mouvements sociaux tenue lors du Forum social thématique « Crise capitaliste - Justice sociale et environnementale », luttons contre une crise systémique qui se traduit par une crise économique, financière, politique, alimentaire et environnementale mettant en péril la survie même de l’humanité. La décolonisation des peuples opprimés et la confrontation avec l’impérialisme représentent le principal défi des mouvements sociaux dans le monde.

Nous nous réunissons ici, dans toute notre diversité, pour construire ensemble un agenda d’actions communes contre le capitalisme, le patriarcat, le racisme et tout type de discrimination et d’exploitation. C’est pourquoi nous réaffirmons nos axes communs de luttes, adoptés lors de notre Assemblée de Dakar en 2011. La lutte contre les transnationales, la lutte pour la justice climatique et pour la souveraineté alimentaire, la lutte pour l’élimination des violences faites aux femmes, la lutte pour la paix et contre la guerre, le colonialisme, l’occupation et la militarisation de nos territoires.

Les peuples du monde entier subissent aujourd’hui l’aggravation d’une crise profonde du capitalisme dans laquelle ses agents (banques, transnationales, conglomérats médiatiques, institutions internationales et tous les gouvernements à leur service) cherchent à accroître leurs bénéfices au prix d’une politique interventionniste et néo-colonialiste. Guerres, occupations militaires, traités néo-libéraux de libre-échange et "mesures d’austérité" se voient traduits en paquets économiques qui privatisent les biens, baissent les salaires, réduisent les droits, augmentent le chômage et exploitent les ressources naturelles. Ces politiques affectent lourdement les pays riches du Nord, augmentent les migrations, les déplacements forcés, les délogements, l’endettement et les inégalités sociales.

La logique d’exclusion de ce modèle ne sert qu’à enrichir une petite élite, tant dans les pays du Nord que dans les pays du Sud, au détriment de la grande majorité de la population. La défense de la souveraineté et de l’auto-détermination des peuples, la justice économique, environnementale et de genre, sont les clés pour affronter et dépasser la crise, en consolidant le protagonisme d’un Etat libre des corporations et au services des peuples.

Le réchauffement global est le résultat du système capitaliste de production, de distribution et de consommation. Les transnationales, les institutions financières, les gouvernements et les organismes internationaux à son service, ne veulent pas réduire leur émission de gaz à effet de serre. A présent, ils tentent de nous imposer "l’économie verte" comme solution à la crise environnementale et alimentaire, ce qui non seulement aggrave le problème, mais débouche sur la marchandisation, la privatisation et la financiarisation de la vie. Nous rejetons toutes les fausses solutions à ces crises, tels que les agro-combustibles transgéniques, la géo-ingénierie et les marchés carbone, car ce ne sont là que les nouveaux déguisements du système. La tenue de la Conférence des Nations-unies Río+20, au mois de juin à Río de Janeiro, 20 ans après Rio 92, renforce la lutte pour la justice climatique en opposition au modèle de développement capitaliste. La tentative de "verdir" le capitalisme, s’accompagnant de nouveaux instruments de "l’économie verte", doit alerter les mouvements sociaux et leur permettre de durcir la résistance et d’être les protagonistes de la construction de véritables alternatives à la crise.

Nous dénonçons la violence faites aux femmes qui est exercée régulièrement comme un outil de contrôle de leurs vies et de leurs corps. De surcroît, nous luttons contre la recrudescence de leur exploitation au travail qui permet aux entreprises d’atténuer les impacts de la crise et de maintenir des marges de bénéfices constantes. Nous luttons contre le trafic des femmes et d’enfants, contre les relations forcées et les préjugés raciaux. Nous défendons la diversité sexuelle, le droit à l’auto-détermination de genre et luttons contre l’homophobie et les violences sexistes.

Les puissances impérialistes utilisent des bases militaires étrangères pour fomenter des conflits, contrôler et piller les ressources naturelles et promouvoir des dictatures en divers endroits du monde. Nous dénonçons le faux discours de défense des droits humains, qui souvent permet de justifier les occupations militaires. Nous nous prononçons contre la violation permanente des droits humains et démocratiques au Honduras, et plus particulièrement à Bajo Aguán, l’assassinat de syndicalistes et d’acteurs de la lutte sociale en Colombie, ainsi que le blocus criminel contre Cuba depuis 50 ans. Nous luttons pour la libération des 5 cubains emprisonnés illégalement aux Etats-Unis, l’occupation illégale des Iles Malouines par l’Angleterre, les tortures et les occupations militaires promues par les Etats-Unis et l’Otan en Libye et en Afghanistan. Nous dénonçons le processus de néo-colonisation et de militarisation à l’oeuvre sur le continent africain et la présence de l’Africom. Nous luttons également pour l’élimination de toutes les armes nucléaires et contre l’Otan.

Nous exprimons notre solidarité avec les luttes des peuples du monde contre la logique prédatrice et néocoloniale des industries extractives et minières transnationales, en particulier avec la lutte du peuple de Famatina en Argentine. Nous dénonçons la criminalisation des mouvements sociaux. Le capitalisme a détruit la vie des personnes. Pour cette raison, de nombreuses luttes naissent chaque jour pour la justice sociale, afin d’éliminer les effets laissés par le colonialisme et pour que tous et toutes, nous ayons une qualité de vie digne. Chacune de ces luttes implique une bataille d’idées qui rend indispensable les actions pour la démocratisation des moyens de communication indépendants, contrôlés pour le moment par des conglomérats, et contre le contrôle privé de la propriété intellectuelle. Dans le même temps, le développement d’une communication indépendante doit accompagner notre processus d’émancipation. Engagés dans nos luttes historiques, nous défendons le travail décent et la réforme agraire et considérons que c’est le seul chemin vers l’économie familiale, paysanne et indigène, c’est un pas nécessaire pour accéder à la souveraineté alimentaire et la justice environnementale. Nous réaffirmons notre engagement dans la lutte pour la réforme urbaine comme instrument fondamental dans la construction de villes justes aux espaces démocratiques et participatifs. Nous défendons la construction d’une autre intégration, fondée sur la logique de la solidarité, et le renforcement de processus tels que l’Unasur et l’Alba. La lutte pour le soutien à l’éducation, la science et les technologies publiques, ainsi que pour la défense des savoirs traditionnels devient urgente à mesure que ces domaines sont livrés à la marchandisation et à la privatisation.

Nous exprimons notre solidarité et notre soutien aux étudiants chiliens, colombiens, portoricains et du monde entier qui continuent de défendre ce bien commun qu’est l’éducation. Nous affirmons que les peuples ne doivent pas payer pour cette crise et qu’il n’y a pas d’issue possible au sein du système capitaliste. De grands défis sont inscrits au calendrier, ils exigent que nous articulions nos luttes et que nous nous mobilisions massivement.

Inspirés par l’histoire de nos luttes et par la force rénovatrice des mouvements du « Printemps arabe », d’Occupy Wall Street, des Indignés et la lutte des indignés chiliens, l’Assemblée des mouvements sociaux appelle les forces et acteurs populaires de tous les pays à développer des actions de mobilisation coordonnées au niveau mondial. Nous devons contribuer à l’émancipation et à l’auto-détermination de nos peuples, en renforçant la lutte contre le capitalisme. Nous appelons tous et toutes à renforcer le poids de la Rencontre internationale des droits humains en solidarité avec le Honduras et à construire le Forum social de la Palestine libre, soutenant le mouvement mondial pour le boycott, le désinvestissement et les sanctions contre l’Etat d’Israël et sa politique d’apartheid contre le peuple palestinien.

Prenons la rue à partir du 5 juin pour une grande journée de mobilisation mondiale contre le capitalisme. Nous appelons à impulser l’organisation, face à la Conférence Rio+20, du Sommet des peuples pour la justice sociale et environnementale, contre la marchandisation de la vie et pour la défense des biens communs.

Oui, le temps présent est à la lutte, l’avenir est à nous !

Porto Alegre, le 28 janvier 2012,
Assemblée des mouvements sociaux

Declaración de la Asamblea de movimientos sociales, Porto Alegre (RS), Brasil

Nosotros, pueblos de todos los continentes, reunidos en la Asamblea de movimientos sociales durante el Foro Social temático Crisis capitalista, Justicia social y ambiental, luchamos contra las causas de una crisis sistémica que se expresa en una crisis económica, financiera, política, alimentaria y ambiental, colocando en riesgo la propia sobrevivencia de la humanidad. La descolonización de los pueblos oprimidos y el enfrentamiento al imperialismo es el principal desafío de los movimientos sociales de todo el mundo.

En este espacio nos reunimos desde nuestra diversidad, para construir juntos agendas y acciones comunes contra el capitalismo, el patriarcado, el racismo y todo tipo de discriminación y explotación. Por eso, reafirmamos nuestros ejes comunes de lucha, adoptados en nuestra Asamblea en Dakar, en 2011.

Lucha contra las transnacionales
Lucha por la justicia climática y por la soberanía alimentaria
Lucha por la eliminación de la violencia a la mujer
Lucha por la paz, contra la guerra, el colonialismo, las ocupaciones y la militarización de nuestros territorios.

Los pueblos de todo el mundo sufren hoy los efectos del agravamiento de una profunda crisis del capitalismo, en la cual sus agentes (bancos, transnacionales, conglomerados mediáticos, instituciones internacionales y gobiernos a su servicio) buscan potenciar sus beneficios a costa de una política intervencionista y neocolonialista. Guerras, ocupaciones militares, tratados neoliberales de libre comercio y “medidas de austeridad” expresadas en paquetes económicos que privatizan bienes, rebajan salarios, reducen derechos, multiplican el desempleo y explotan recursos naturales. Estas políticas afectan con intensidad a los países más ricos del Norte, aumentan las migraciones, los desplazamientos forzados, los desalojos, el endeudamiento, y las desigualdades sociales.

La lógica excluyente de este modelo sirve solamente para enriquecer a una pequeña élite, tanto en los países del Norte como en los del Sur, en detrimento de la gran mayoría de la población. La defensa de la soberanía y la autodeterminación de los pueblos, la justicia económica, ambiental y de género, son la llave para el enfrentamiento y la superación de la crisis, fortaleciendo el protagonismo de un Estado libre de las corporaciones y al servicio de los pueblos.

El calentamiento global es el resultado del sistema capitalista de producción distribución y consumo. Las transnacionales, las instituciones financieras, los gobiernos y organismos internacionales a su servicio, no quieren reducir sus emisiones de gases de efecto invernadero. Ahora intentan imponernos la “economía verde” como solución para la crisis ambiental y alimentaria, lo que además de agravar el problema, resulta en la mercantilización, privatización y financiarización de la vida. Rechazamos todas las falsas soluciones para esas crisis, como los agro-combustibles transgénicos, la geo-ingeniería y los mercados de carbono, que son nuevos disfraces del sistema.

La realización de Río+20, en el mes de junio en Río de Janeiro, pasados 20 años de la Eco ’92, refuerza la centralidad de la lucha por justicia ambiental en oposición al modelo de desarrollo capitalista. El intento de “enverdecimiento” del capitalismo, acompañado por la imposición de nuevos instrumentos de la “economía verde”, es una alerta para que los movimientos sociales reforcemos la resistencia y asumamos el protagonismo en la construcción de verdaderas alternativas a la crisis.

Denunciamos la violencia contra la mujer ejercida regularmente como herramienta de control de sus vidas y sus cuerpos. Además, el aumento de la explotación de su trabajo para atenuar los impactos de la crisis y mantener el margen de ganancia constante de las empresas. Luchamos contra el tráfico de mujeres y de niños, las relaciones forzadas y el prejuicio racial. Defendemos la diversidad sexual, el derecho a la autodeterminación de género y luchamos contra la homofobia y la violencia sexista.

Las potencias imperialistas utilizan bases militares extranjeras para fomentar conflictos, controlar y saquear los recursos naturales y promover dictaduras en varios países. Denunciamos el falso discurso en defensa de los derechos humanos, que muchas veces justifica las ocupaciones militares. Nos manifestamos contra la permanente violación de los derechos humanos y democráticos en Honduras, especialmente en el Bajo Aguán, el asesinato de sindicalistas y luchadores sociales en Colombia y el criminal bloqueo a Cuba que completa 50 años. Luchamos por la liberación de los 5 cubanos presos ilegalmente en los Estados Unidos, la ocupación ilegal de las Islas Malvinas por Inglaterra, las torturas y las ocupaciones militares promovidas por los Estados Unidos y la OTAN en Libia y Afganistán. Denunciamos el proceso de neo-colonización y militarización que vive el continente africano y la presencia de la Africom. Nuestra lucha es también por la eliminación de todas las armas nucleares y contra la OTAN.

Expresamos nuestra solidaridad con las luchas de los pueblos del mundo contra la lógica depredadora y neocolonial de las industrias extractivas y mineras transnacionales, en particular, con la lucha del pueblo de Famatina en Argentina, y denunciamos la criminalización de los movimientos sociales.

El capitalismo destruyó la vida de las personas. Por eso, cada día nacen múltiples luchas por justicia social para eliminar los efectos dejados por el colonialismo y para que todos y todas tengamos una calidad de vida digna. Cada una de estas luchas implica una batalla de ideas que hace imprescindible acciones por la democratización de los medios de comunicación, controlados hoy por grandes conglomerados, y contra el control privado de la propiedad intelectual. Al mismo tiempo exige el desarrollo de una comunicación independiente que acompañe estratégicamente nuestros procesos.

Comprometidos con nuestras luchas históricas, defendemos el trabajo decente y la reforma agraria como único camino para impulsar la economía familiar, campesina e indígena, y un paso central para alcanzar la soberanía alimentaria y la justicia ambiental. Reafirmamos nuestro compromiso con la lucha por la reforma urbana como instrumento fundamental en la construcción de ciudades justas y con espacios participativos y democráticos. Defendemos la construcción de otra integración, fundamentada en la lógica de la solidaridad, y el fortalecimiento de procesos como la UNASUR y la ALBA.

La lucha por el fortalecimiento de la educación, ciencia y tecnologías públicas al servicio de los pueblos, así como la defensa de los saberes tradicionales, se vuelven urgentes una vez que persiste su mercantilización y privatización. Manifestamos nuestra solidaridad y apoyo a los estudiantes chilenos, colombianos portorriqueños y de todo el mundo, que continúan en marcha en la defensa de estos bienes comunes.

Afirmamos que los pueblos no deben continuar pagando por esta crisis y que no hay salida dentro del sistema capitalista!

Se encuentran en la agenda grandes desafíos que exigen que articulemos nuestras luchas y que movilicemos masivamente.

Inspirados en la historia de nuestras luchas y en la fuerza renovadora de movimientos como la Primavera Árabe, Ocuppy Wall Street, los indignados y la lucha de los estudiantes chilenos, la Asamblea de los Movimientos Sociales convoca a las fuerzas y actores populares de todos los países a desarrollar acciones de movilización coordinadas a nivel mundial. Debemos contribuir a la emancipación y auto-determinación de nuestros pueblos, reforzando la lucha contra el capitalismo.

Convocamos a todas y todos a fortalecer el Encuentro internacional de derechos humanos en Solidaridad con Honduras y a construir el Foro social Palestina Libre, reforzando el Movimiento global de boicot, desinversiones y sanciones contra el Estado de Israel y su política de apartheid contra el pueblo palestino.

Tomemos las calles a partir del día 5 de junio en una gran jornada de movilización global contra el capitalismo. Convocamos a impulsar la Cumbre de los Pueblos por justicia social y ambiental, contra la mercantilización de la vida y en defensa de los bienes comunes, frente a la Rio+20.

Si el presente es de lucha el futuro es nuestro!

Porto Alegre, 28 de enero de 2012
Asamblea de los Movimientos Sociales

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