M. Colloghan

samedi 14 janvier 2012

Autogestion en Argentine : deux publications récentes

Néolibéralisme et autogestion, l'expérience argentine
de Maxime Quijoux


publié aux éditions de l'IHEAL

Après 25 ans de politiques néolibérales, l’Argentine a traversé au début des années 2000 une crise sociale et politique majeure. Pendant plusieurs mois et dans le contexte d’une économie exsangue, piqueteros, assemblées de quartiers et entreprises « récupérées » par les salariés ont été les protagonistes de mobilisations massives et largement médiatisées. Dix ans plus tard, seules ces « récupérations » ont perduré. S’opposant à la fermeture de leur établissement, près de 10 000 travailleurs ont occupé leur lieu de travail pour le transformer en coopératives, devenant ainsi des icônes de l’altermondialisme.

Entre 2003 et 2010, Maxime Quijoux a enquêté dans deux usines de Buenos Aires en mêlant entretiens et observations de terrain. Loin des imaginaires généralement véhiculés par ces luttes, il observe des ambiances de travail souvent contradictoires où se côtoient pratiques horizontales de démocratie ouvrière et conduites concurrentielles ou individualistes. Il découvre aussi des histoires salariales improbables au regard des mobilisations : sans expérience politique, ces salariés se distinguent en effet par une forte proximité avec le patron et ses politiques. Quelles sont alors les raisons qui poussent ces ouvriers modèles à se révolter contre leur employeur ? Comment vont-ils organiser leur lutte et se donner les moyens de poursuivre la production ? À partir de l’expérience argentine, ce livre se propose non seulement de redécouvrir l’autogestion à l’ère du néolibéralisme, mais aussi d’interroger la centralité culturelle du travail dans les sociétés contemporaines au travers du prisme du « travailleur zélé ».

Chercheur associé au CREDA – UMR 7227 (Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3/CNRS), Maxime Quijoux enseigne la sociologie à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense. Ses travaux portent sur le monde ouvrier, le travail, les mobilisations et les classes sociales en Amérique latine et en France.

Ocupar, Resistir, Producir

Occuper, Résister, Produire
Usines et entreprises récupérées en Argentine
Un livre de photographies de Jorge Pousa

Projet soutenu par l’Association France – Amérique Latine

Le modèle néolibéral a plongé l’Argentine dans la crise économique et sociale la plus grave de toute son histoire lors du corralito de 2001. Dans un contexte de faillites, fraudes et abandons des usines beaucoup de travailleurs ont vu leur entreprise fermer, souvent du jour au lendemain. C’est ainsi que dans plusieurs cas, ces derniers ont décidé de défendre leur travail en récupérant ces usines abandonnées et en relançant la production.

La récupération d’entreprises et d’usines est une composante des nouveaux mouvements sociaux de résistance face au modèle néolibéral. Il s’agit d’un modèle de lutte inédit ; au sein des entreprises les ouvriers eux-mêmes développent une démocratie quasi directe, dans laquelle ils deviennent les acteurs de la prise de décisions au sein des assemblées participatives. Ce phénomène s’est étendu jusqu’à aujourd’hui à plus de 190 entreprises et usines dans les diverses branches de l’économie argentine.

Occuper, résister, produire, s’est imposé comme le mot d’ordre. Deuxième volet d’« Abandonos », qui dépeignait les conséquences désastreuses du modèle néolibéral en Argentine, cette nouvelle publication « Occupar, Resistir, Producir » montre comment grâce aux bases ouvrières s’est généré un modèle d’autogestion qui fait ses preuves depuis maintenant quelques années.

L’édition du livre est financée par les souscriptions solidaires des acheteurs. Les promoteurs espèrent pouvoir le sortir aux alentours de mars/avril 2012.

En souscrivant pour 20 €, vous réalisez un acte solidaire et citoyen en contribuant directement à l’édition du livre « Ocupar, Resistir, Producir».

Le produit de la vente de ce livre sera versé aux associations de Tres Arroyos qui travaillent directement avec la population, en particulier le « comedor popular », géré par l’APDH (Assemblée Permanente pour les Droits de l’Homme), qui assure des repas pour des enfants.

Envoi du chèque et de la souscription par voie postale :
FAL Toulouse. 42 avenue de Lombez, 31300, Toulouse

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